Née en 1981, Jeanne Guillon a étudié les lettres et les langues à Grenoble, Paris, Berlin. En parallèle de sa formation théâtrale et universitaire, elle a été téléenquêtrice, saisonnière agricole, agent d’accueil et opératrice marketing. Découvre la Pologne, apprend le polonais et collabore occasionnellement à la revue Regard sur l’est. S’initie à l’arabe après des séjours en Algérie en 2001 et 2002, et organise en 2005 une rencontre culturelle et artistique entre jeunes isérois et kabyles. Agrégée de lettres modernes en 2003, mais aussi formée à l’animation (BAFA), elle rejoint la troupe Rêv’ayez en 2002, avant de se consacrer au théâtre avec la compagnie L’Arbre. Traduit en français des poèmes de Hilde Domin, Rilke, Hölderlin, ainsi que Nathan le Sage de Lessing (traduction-adaptation avec A.Delsaux et C.Vic).
Après une formation initiale en piano, chant, danse, arts plastiques, elle a appris le jeu théâtral à Paris (cours Fra Angelico) et auprès d’Aurélien Delsaux. Au sein de la troupe Rêv’Ayez, de 2002 à 2006, elle est sorcière-marquise dans Don Quichotte, Veuve Loup et Léonie dans Ici-bas Byzance, prend part à l’aventure collective du spectacle franco-algérien Le Jour où la mer s’est retirée et à la pièce poétique et muette Mise en boîte de Blandine Hermil. Participe au workshop «Culture et handicap» de la Plateforme pour la jeune création franco-allemande (Théâtre des Asphodèles, Lyon, 2010) et développe sa pratique de théâtre-action avec la Cie Etre et Avoir et la Cie Due Mondi (Vaulx-en-Velin, 2015). Explore, expérimente, cherche, joue, crée (« Le Labo » sur une proposition de Jean-Luc Moisson, acting avec Jordan Beswick et Miel Van Hoogenbemt, courts-métrages de Giel Dhaenens, Sylvain Chaussende, Sydney Delobel, Samantha Vernay, Maxime Kreber, avec la Luca School of Arts de Bruxelles et la Cinéfabrique de Lyon).
A partir de 2006 elle joue dans la plupart des créations de L’Arbre : Le Malade imaginaire ; Babouchka (solo) ; Gourmandises ! ; Les Gzoulis ; Show must go on, Antigone. En 2011, elle contribue à la programmation de la Villa Sainte-Cécile à La Côte Saint-André, y crée de petites formes théâtrales et musicales (Sur les pas d’Hector et d’Orphée avec l’Ensemble Carpe Diem), monte des tours de chants. Elle participe aux journées du Matrimoine avec le collectif de l’Âtre (2018), le collectif pour un théâtre féministe (THEF, 2019), et à des lectures avec la Cie Carcara et le collectif La Rocaille.
La collaboration de l’Arbre avec la Villa Sainte-Cécile l’avait amenée à mettre en place en 2011-2012 les « Vendredis de l’Arbre à la Villa », le « Salon des Libres Danseurs » et les « Apprentis Spectateurs » ; et à prendre part à plusieurs créations collectives : Ce qui se joue, Cabinet de doléances… Elle y crée le personnage de Consuelo dans le cabaret poétique et loufoque de la Conconcon (de 2011 à 2021). En 2013 elle porte la parole d’Emmanuel Mounier dans Confessions pour nous autres chrétiens (théâtre et chant). Dans le Cid, elle prête sa voix et son énergie aux marionnettes de Chimène, l’Infante, Don Diègue, Don Arias, Don Alonse. Elle crée le personnage de Karousselle dans le duo poétique et clownesque des Belles Echappées et le personnage féminin dans celui de Vis-à-Vis. En 2016 et 2017 son interprétation est saluée à la création de Madame Diogène, sous la direction d’Aurélien Delsaux, à la Manufacture des Abbesses (Paris, Lyon, Grenoble, Tarbes…).
Elle travaille également avec des « non-acteurs » : participant aux créations partagées de Que ferons-nous du Printemps? (La Côte St André 2011), Action blasphématoire contre le Dieu Argent (Vaulx-en-Velin 2015), mettant en scène elle-même des adultes et des adolescents pour Parole commune contre l’actuelle mélancolie et le chagrin contemporain (La Tour du Pin 2015), Rêves et Revers de l’Amérique (Bièvre-Valloire 2016), L’Enfance d’Orphée (avec Aurélien Delsaux en Algérie 2017), Matrimoine (avec Ilène Grange à La Tour du Pin 2018). Elle recueille et porte aussi la voix des Roms d’un bidonville de Fontaine, de salariés et de bénévoles d’une association qui a perdu ses subventions pour La Fermeture en 2017, donne la parole aux ados à partir de Nathan le Sage (Théâtre de la Ville de Valence 2019), ou encore sur des textes de Magali Mougel, Céline de Bo et Aurélien Delsaux en 2021 (pour la cie Ariadne avec le Grand Angle).
Elle interprète les rôles de Recha et Sittah dans Nathan le Sage de Lessing ; et son propre rôle dans Ze Conconcon Show. 2021 : monte Intercontinentales, lecture-performance musicale, picturale et dansée, avec Anna Bonnin, Luky d’après le roman d’Aurélien Delsaux Pour Luky (Notabilia/Noir sur blanc) en duo avec Myriam Brochier, et L’Adieu d’Ophélie (poésie choisie d’Anne Perrier en dialogue avec le chant lyrique de Marie-Laure Franzi, avec la Cie De Lo De Là). A partir de 2022, elle se consacre au « théâtre avec 16 bâtons », expérimentant cette nouvelle orientation donnée à la compagnie L’Arbre avec un solo – Babouchka (assistée d’Hélène Ninérola), deux duos – L’Amour médecin (avec Aurélien Delsaux) et Le Doux Duo (avec Raymond Jouvin), un trio – Printemps des poétesses. Avec ses partenaires du quatuor mythique de la Conconcon se poursuit la recherche d’une forme comique pour sortir de la sidération face aux tragédies qui se jouent actuellement : La Carpe et le lapin.
> lire l’entretien dans Confinement, ma vie de professionnel.le du spectacle (Auvergne-Rhône-Alpes Spectacle Vivant, mai 2020)
> lire l’entretien dans les Affiches de Grenoble, juillet 2020